L'étrange disparition
Il y a quelques printemps déjà, soixante dix ans environ dans le calendrier des humains, le Maître avait choisi deux nouveaux disciples. Earwen, à la personnalité appliquée et raisonnable et Mériel, qui montrait un caractère beaucoup plus fantasque. Tantôt timide, tantôt curieuse ; peureuse mais brave et courageuse, forte et fragile à la fois Mériel avait surtout en elle un grand pouvoir… Il était important pour le Maître qu’elle apprenne à le contrôler. Le monde extérieur n’était pas prêt à recevoir les elfes du sanctuaire, encore moins les dons que Naïa leurs avait accordés…
Ainsi, comme il le faisait depuis toujours, Le Maître guidait les jeunes druides dans la trace des Grands de ce monde, en harmonie avec la nature, en paix avec les éléments.
Earwen et Mériel, peu attentives à la leçon du Maître, s’entretenaient à voix basse sur les événements de la veille.
Curieuse, la jeune Mériel voulait tout savoir sur la rencontre entre sa meilleure amie Earwen et son nouveau compagnon, Xanyss.
Comme chaque jour, le Maître avait conduit les deux jeunes elfes au cœur de la forêt, tentant de leur apporter un peu de son savoir. Parfois la leçon portait sur les plantes curatives, d’autres jours, il leur montrait la meilleure façon de communiquer avec les animaux. D’autre fois, elles devaient se contenter de méditer, chose qui ennuyait profondément Mériel.
Earwen était d’ordinaire beaucoup plus sage. Mais son amie avait l’art de la distraire et de détourner son attention des long discours ennuyeux du Maître.
Mais se dernier ne se fâchait jamais. Il savait Earwen capable de grande sagesse, et l’esprit fantasque de Mériel se bonifierait au contact de son aînée.
La leçon du jour portait sur la maîtrise des éléments. Earwen, plus âgée de quelques printemps, avait été une élève moyenne dans cette matière. Mais le Maître fondait de grand espoir sur Mériel car il sentait en elle un grand pouvoir.
Malheureusement, la jeune elfe n’avait pas vraiment écouté les conseils de son enseignant préférant de loin entendre la dernière aventure de son amie et modèle, Earwen.
<< Allons, allons jeunes druides ! Laquelle d’entre vous deux peut me dire comment faire, demanda le maître en haussant le ton ?>>
Mériel regarda Earwen qui commençait à répondre. L’aînée avait réussi à entretenir une conversation animée avec la plus jeune tout en gardant une oreille attentive aux explications du Maître. Mais Mériel était bien incapable de dire de quel était le sujet évoqué à ce moment là.
<< Il suffit d’en faire appel à la foudre répondit Earwen avec assurance. >>
Le Maître sourit et acquiesça à Earwen.
<<Peut être Mériel voudra-t-elle nous faire une démonstration de ses talents ?>>
La plus jeune regarda son amie qui lui adressa un regard confiant et lui fit signe de s’exécuter.
Timidement, Mériel s’avança dans la clairière et commença à incanter.
Le ciel s’assombrit rapidement, le vent se leva. Tout autour, les arbres se mirent à danser au son de la voix de Mériel. Il y eu un grondement sourd annonçant le tonnerre. Mériel semblait déchaîner une force bien plus grande encore que le Maître n’osait imaginer.
Un éclair vint déchirer le ciel, et appelée par le puissant magnétisme de Mériel, la foudre vint s’abattre sur la clairière…
Mériel retrouva peu à peu ses esprits, elle se releva et épousseta sa tunique, puis chercha des yeux Earwen et le Maître. Elle se demandait quelle était l’ampleur des dégâts qu’elle avait pu commettre et en rougissait d’avance. Mais lorsqu’elle aperçut, à l’autre bout de la clairière le corps gisant de son amie elle devint subitement livide.
Figée, paralysée, elle regardait le Maître tenter vainement de ranimer la frêle Earwen étendue sur le sol poussiéreux qui soudainement disparut alors qu’il soutenait sa tête pour lui faire avaler un breuvage de sa composition. Earwen semblait s’être volatilisée
<< Par Naïa, souffla Mériel, qu’ai-je fait…>>
Jamais le corps d’Earwen ne fut retrouvé. Choqué d’avoir vu le corps inanimé de sa jeune élève s’évaporer sous ses yeux, le Maître interdit à Mériel d’en appeler à la foudre pour une durée qu’il ne jugea pas utile de préciser. Les leçons suivantes furent consacrées à la maîtrise de soi, et les balades dans la clairière ne servaient qu’à la cueillette de champignons ou de plantes curatives.
Mériel, choquée et profondément meurtrie se replia sur elle même implorant silencieusement chaque jour Aether, Aéra et Hudor de lui rendre son amie
A ce jour, la punition du Maître n’est officiellement pas levée, et jamais Mériel n’a osé en appeler à la foudre une seconde fois…
[hrp : le bg D’Earwen est lisible sur le forum des Jardins D’Oustandie]
[hrp : Ps pour Eleuther… j’ai résolu le problème, pas de jaloux^^]